Tu n’arrives pas à effectuer la transition entre le chien tête en bas et la fente ?
Tu sais, quand gracieusement la prof dépose son pied entre ses deux mains…
Ce n’est pas forcément ta force, ta souplesse ou ton manque d’entrainement qui te limitent, c’est peut-être tout simplement la taille de tes bras !
En yoga, les proportions de notre corps jouent un rôle déterminant sur la réalisation des postures et il est important de s’en rendre compte pour avoir une pratique plus fonctionnelle.
Nous sommes toutes et tous fait différemment
Chaque personne, en fonction d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, développe un corps unique. Certains d’entre nous ont des bras plus longs, d’autres des jambes plus courtes, et cette diversité est la clé pour adapter nos postures de manière à respecter notre anatomie unique. C’est également la clé pour comprendre les facilités et difficultés que l’on peut rencontrer dans notre pratique du yoga.
C’est en comprenant les nuances des proportions corporelles que nous allons pouvoir développer une pratique de yoga plus personnalisée et gratifiante.
J’ai personnellement un petit tronc, auquel est raccroché de longs bras et de longues jambes. Je vais donc avoir plus de facilités qu’une personne qui a de petits bras et un grand tronc pour réaliser la posture du bâton.
J’ai posté l’autre jour sur mon compte Instagram une photo d’une personne dans la posture du demi-écart, qui touche ses orteils avec son front (photo ci-dessous). À la suite de cela, j’ai reçu plusieurs messages de personnes me disant avec déception que jamais elles n’arriveraient à ce résultat. Elles estimaient être beaucoup trop raides pour faire la posture à cette amplitude. Une chose est potentiellement vrai dans leur discours, peut-être que jamais elles n’arriveraient à faire la posture de cette manière, mais ce ne serait pas forcément une question de souplesse : c’est une question de proportions.
Avec mon micro buste et mes grandes jambes, ma souplesse ne compensera jamais l’écart qui existe dans mes proportions physiques, je ne pourrais pas atteindre mes orteils avec mon front même en arrivant à la capacité maximum de souplesse de mes ischios. J’atteindrais un point de compression avant d’arriver à ce résultat : mon buste sera bloqué par mes jambes et ne pourra pas descendre plus bas, et la différence de longueur entre mon buste et mes jambes ne me permettra pas d’arriver aussi loin avec mon front.
Ton corps n’est pas fait pour rentrer dans un moule !
Les postures de yoga ne doivent pas être un moule dans lequel tu t’efforces de faire entrer ton corps. Il faut les voir plutôt comme des formes malléables que tu peux ajuster pour faire sens avec ton anatomie.
En prenant conscience de tes proportions spécifiques, tu as le pouvoir de personnaliser chaque asana pour l’adapter parfaitement à ton corps. Que tu aies des bras plus courts ou une colonne vertébrale plus souple, apprendre à adapter les postures à tes propres proportions t’ouvrira les portes d’une pratique du yoga qui célèbre ta singularité. C’est aussi en connaissance de tes différences que tu pourras limiter les blessures, ça ne sert à rien de forcer pour “aller plus loin”, si ton corps est anatomiquement incapable d’aller là où tu le souhaites.
Alors je t’invite à réaliser un petit exercice : observe ton corps, ses proportions, les sensations d’étirement ou simplement de bloquage lorsque tu es dans une posture, les difficultés que tu rencontres etc… Pose toi ensuite la question : qu’est-ce qui est lié entre la morphologie que j’observe chez moi, et les limites et sensations que j’observe dans ma pratique ?
Cet exercice pourra te permettre d’explorer, de comprendre mais aussi d’apprécier tes différences, car certes, il y a des choses qui te seront plus difficilement accessible, mais tu trouveras forcément des choses pour lesquelles tu as plus de facilités !
